Lettres Au Vent

21/03/2006

La Dame Blanche

Enregistré dans : — Nono @ 9:11

                                                                                                                                Version PDF     

 «Il est évident que nous nous précipitons vers quelque entraînante découverte,

quelque incommunicable secret dont la connaissance implique la mort.»

Edgar Poe


- Cher confrère, je dois être franc. Vous avez une forme rare de cancer, un sarcome des tissus conjonctifs en fait. Vous savez ce que cela signifie ?

- Oui, je sais. Combien de temps, d’après vous ?

- Un an peut-être ? Peut-être plus… J’ai entendu parler d’un protocole qui serait prometteur. Il n’est pas encore autorisé officiellement en France, la paperasse, tout ça vous savez …mais on peut demander une autorisation d’importation ?

- Oui… enfin je ne sais pas … il me faut un peu de temps pour digérer la nouvelle.

-Je comprends docteur Faustin, mais faites-moi savoir rapidement, au sujet de cette nouvelle thérapie…


 

-Ça y est ! Il vient de l’apprendre. C’est à toi de jouer maintenant. Débrouilles toi, je veux le grand jeu, c’est quelqu’un qui le mérite !

-Bien, Maître, à vos ordres!

-Et tâches d’y mettre DU SENTIMENT ! C’est de cela dont ils ont le plus besoin !


 

Jean Faustin habitait un petit village de Picardie depuis une dizaine d’années. Il s’y était retiré après une carrière bien remplie de médecin parisien. Après deux années qu’on pouvait qualifier de « sabbatiques », il n’avait pas supporté son inactivité, aussi avait-il repris ses consultations. Toutefois la médecine de campagne et ses contraintes ne convenaient plus à son âge. Il se contentait donc de recevoir uniquement sur rendez-vous et ne se déplaçait jamais à domicile, hormis pour les enfants ou petits enfants de ses connaissances.

Sa maison était grande et belle. Des meubles anciens provenant de divers héritages du côté de sa femme donnaient un ton chaud et intime à sa demeure et atténuaient la grandeur des pièces. La salle principale comportait une cheminée ancienne monumentale qui voisinait d’un côté avec un vieux four à pain et de l’autre avec un petit foyer sur lequel les anciens devaient laisser mijoter quelques ragoûts sur des braises extraites du foyer principal.
Dans un coin de la grande salle qu’il appelait sa "bibliothèque" il y avait un chevalet de peintre. Le tableau, en cours d’élaboration, représentait un paysage de la région. Il était traité à la manière des impressionnistes, plus précisément celle de Van Gogh, dont la puissance d’expression, notamment dans sa période ultime d’Auvers-sur-Oise, avait toujours inspiré Jean.

Ses livres - qui justifiaient le nom de la pièce - étaient rangés dans un grand meuble qui occupait la totalité d’une paroi. Les goûts de Jean étaient d’une diversité qui traduisait bien sa nature curieuse et avide de connaissances: à côté des classiques de la littérature on trouvait de la science-fiction, des romans policiers, des bandes dessinées, des livres sur la peinture, l’astronomie et des ouvrages sur l’ésotérisme et l’occultisme. Ces deux dernières matières, auxquelles il s’était intéressé récemment en prenant de l’âge, le fascinaient.

Lui, le cartésien, l’homme de science, était pris d’une sorte de vertige. Il avait l’impression qu’il se penchait par dessus le rebord d’une fenêtre donnant sur une cour obscure, dans les ombres de laquelle s’agitaient des formes inconnues. Il pensait de plus en plus à l’au-delà. Certes, son métier lui avait fait souvent côtoyer la mort, mais jusqu’à présent il s’agissait de celle des autres. L’annonce de sa mort prochaine n’avait fait que renforcer cet attrait pour le domaine de l’occulte et le mystère de la Mort (de SA mort en fait) lui semblait l’ultime secret à percer, après celui de la vie qui était son opposé et son complément.


 

La jeune femme pédalait rapidement sur la départementale 172 juste à la sortie de Dommiers. Elle entendit la voiture arriver derrière elle;
-Quelle saloperie ces accotements ! On est vraiment chez les ploucs ici !

Elle engagea sa roue avant sur le bas-côté et …
-Attention Michel, elle est tombée, vite, il faut la ramasser !
Les deux hommes se précipitèrent et relevèrent la jeune femme. Son survêtement de sport était couvert de boue. Elle semblait évanouie.
-Il faut l’amener chez le docteur Faustin ! Ce n’est pas loin, on reviendra s’occuper du vélo après…

 

-Monsieur Faustin, nous avons vu tomber cette femme sur la route de Coeuvres, devant nous. Elle faisait du vélo et elle a trébuché en allant sur le bas-côté quand nous allions la doubler. Vous devriez l’examiner; elle semble évanouie.

Ils transportèrent la jeune femme dans la petite maison annexe qui servait de cabinet à Jean. Ce bâtiment se trouvait à quelques pas de la maison principale mais il était complètement indépendant. Jean l’avait aménagé en cabinet médical, avec une petite salle d’attente donnant sur son bureau.
Les voisins étaient partis récupérer le vélo de l’inconnue, abandonné sur le bord de la route, juste à l’entrée du village. La jeune femme était encore étourdie et gémissait un peu.

Jean lui retira son survêtement, puis dégrafa son soutien-gorge pour que sa respiration ne soit pas entravée. Il nota au passage et en simple clinicien la fermeté de ses seins, aux larges et claires aréoles de blonde, si différents de ceux des robustes picardes qui étaient son lot habituel de clientes, ainsi que la douceur de sa peau au toucher. Généralement Jean ne voyait chez ses patientes aucun intérêt sexuel. Cela faisait partie de la déontologie et était nécessaire, notamment à Paris où certaines clientes se rendaient à son cabinet parfumées, maquillées et vêtues de lingeries coquines comme si elles se rendaient à un rendez-vous galant. Il examina la bosse qui s’était formée sur le coté de la tête de la jeune femme et conclut qu’à priori elle avait été victime d’un K. O., similaire à celui d’un boxeur dont la tête est projetée brutalement en arrière par un uppercut.

- Écoutez madame, à priori, ce n’est pas trop grave mais il faut toujours être prudent avec les chocs sur la tête. Vous avez perdu connaissance à la suite d’une chute de vélo. Cela a l’air d’aller mieux mais un évanouissement n’est jamais banal, je dois m’assurer que tout va bien. Comment vous appelez-vous?

- Je m’appelle Allycia Demaison… Et j’habite Paris. Je me sens mieux maintenant, ça va aller … Les bas-côtés de vos routes ne sont vraiment pas faits pour les cyclistes ! Je crois que ma roue avant a buté sur une grosse pierre et que j’ai fait la culbute par dessus le guidon. Je vais récupérer mon vélo, le remettre dans ma voiture et repartir pour Paris.

- Oh là ! Tout doux madame ! Je veux bien que vous n’alliez pas passer la nuit en observation à l’hôpital de Soissons, ni même que vous passiez une radio mais de là à vous autoriser à partir comme ça … Lors d’un choc à la tête les conséquences peuvent mettre plusieurs heures avant de se manifester. Voilà ce que je vous propose : vous allez rester un peu avec nous afin de vérifier qu’il n’y a rien de grave.
En disant cela il tapotait de l’index le crâne de la femme et vérifiait que les mouvements de son cou ne révélaient aucune lésion cervicale.

Ainsi eut lieu cette première rencontre entre Jean et Allycia, rencontre due à un faisceau convergent de hasards ; à moins que …

 

Jean accompagna la jeune femme à sa voiture, garée à quelques pas de la maison, dans la rue principale du village. Elle en retira son sac à main, qu’elle n’avait pas pris pour sa promenade en bicyclette, ainsi qu’une petite valise qui devait contenir quelques affaires personnelles et des vêtements pour remplacer sa tenue de sport.. La femme de Jean, sa "douce Marie" comme il l’appelait parfois en public, les attendait sur le pas de la porte.

- Venez vous réchauffer ! J’ai préparé du thé. Et toi Jean tu devrais faire un bon feu ! Ce n’est pas tous les jours que le destin nous envoie une jeune femme aussi jolie pour distraire de leur solitude deux vieux comme nous.

Quelques instants plus tard ils étaient rassemblés dans la grande salle de la cheminée. Jean était sorti chercher du bois puis, à l’aide de vieux journaux et d’un grand nombre d’allumettes, il s’efforçait de faire la belle flambée tant attendue. Voyant ses efforts maladroits la jeune femme était intervenue :

- Si vous le permettez, laissez-moi faire, je vais vous aider..

Elle s’empara des allumettes, du reste des vieux journaux, d’un soufflet et en peu de temps réussit à allumer le plus beau feu que Jean n’ait jamais vu dans sa cheminée!
La nuit était tombée et la jeune femme regarda sa montre. Mû par une impulsion qui le surprit Jean s’entendit dire :

- Mademoiselle, inutile de regarder l’heure. N’oubliez pas que vous êtes encore sous ma responsabilité médicale. Au programme de ce soir : repos forcé au coin du feu. Repas léger préparé par Marie, Dodo dans notre chambre d’amis et, demain seulement, départ vers Paris. Pour le moment détendez vous et préparez vous à passer une soirée tranquille à la campagne.

Le sourire qui marqua l’acceptation d’Allycia valait plus que tous les remerciements qu’elle exprima de vive voix.
La chaleur du feu irradiait dans la grande pièce. La lueur dansante des flammes constituait l’éclairage principal. Jean s’était servi un whisky et son effet, conjugué à celui des flammes et à la séduction de la jeune femme, commençait à faire son effet. Il observait Allycia à la dérobée et s’émerveillait de sa beauté. Ce qu’il remarquait d’abord c’était ses grands yeux bleus, légèrement en amandes, voilés par de longs cils qui en adoucissaient l’éclat. Ensuite c’était sa bouche, aux lèvres joliment ourlées, ce qui lui donnait un petit air boudeur qui rappelait l’adolescente qu’elle avait du être. Jean lui attribuait entre 25 et 30 ans.

-Que faites-vous dans la vie, mademoiselle ?

- Je vous en prie, appelez-moi par mon prénom ! Je m’appelle Allycia

- Bon, je réitère ma question : que faites-vous dans la vie, Allycia ?

- Je suis infirmière… dans un service hospitalier qui s’occupe des malades en fin de vie. C’est là qu’on envoie ceux que vous n’avez pas réussi à guérir, docteur ! dit-elle sur le ton de la plaisanterie.

Jean fut parcouru par un frisson malgré la chaleur du feu. C’est là qu’il allait bientôt finir ses jours…Il n’avait eu connaissance de sa maladie que depuis une semaine. Il n’avait pas encore osé en parler à sa femme. A plusieurs reprises il avait bien essayé mais à chaque fois il avait reculé devant son sourire et ses yeux clairs qu’il ne voulait pas voir se remplir de larmes.

-Vous avez choisi un secteur bien pénible pour une jeune personne comme vous !

-Détrompez-vous Jean, lorsqu’on aime son métier il n’est jamais pénible à exercer ! La mort est, avec la naissance, l’un des deux moments les plus importants de notre existence. Pour la naissance il y a bien des sages-femmes qui aident les hommes à entrer dans la vie ? Moi, je m’occupe de la fin ; je suis une sorte de sage-femme de la mort.

Jean se leva. Il avait du mal à contenir son émotion. Bien avant de savoir que sa vie allait bientôt se terminer, il avait été attiré par le mystère de la mort et l’existence d’un hypothétique au-delà. Incapable de dissimuler son émotion, malgré le froid de cette nuit d’hiver, il sortit dans la petite cour devant sa maison.

A l’ouest le ciel était rouge sang, encore un peu éclairé par les derniers rayons du soleil. Combien de couchers de soleil lui restait-il ?
Il restait là, insensible au froid, les larmes aux yeux de devoir abandonner tout cela bientôt.

Il sentit une main se poser sur son bras et se retourna. Allycia était là.

-Votre femme ne sait pas, n’est-ce pas ?

-De quoi parlez-vous ?

-Vous savez bien… J’ai vu votre frisson malgré la chaleur du feu lorsque j’ai parlé de mon métier. Seul quelqu’un qui se sent concerné aurait réagi comme cela.

-Non elle ne sait pas. J’aimerais …

-Oui ?

-Lui éviter cette longue attente. Les chimio, puis l’hôpital, les tuyaux partout, le regard vide puis …

-Je serai là.

Soudain, dans le silence de la nuit, on entendit le hululement d’une chouette. Son chant lugubre résonnait dans la petite vallée de Dommiers : deux cris brefs, suivi d’un plus long, une pause puis de nouveau les trois notes…
Jean en profita pour détourner la conversation qui prenait une tournure trop personnelle à son goût.

-Savez-vous que les chouettes blanches, dites "effraies" sont appelées aussi "Dames Blanches" ? Il y a, dans de nombreux villages de France, des légendes de Dames Blanches. Leurs apparitions sont tantôt bénéfiques tantôt maléfiques, cela dépend des régions et des circonstances des apparitions. Notre village aussi a sa "Dame Blanche" et c’est dans ma maison, au grenier qui est situé au-dessus de mon cabinet, qu’elle s’est manifestée. Nul ne sait pourquoi. Si une légende a existé elle s’est perdue avec la disparition des veillées au coin du feu qui perpétuaient les traditions. Dans notre région, le remplacement des paysans par des ouvriers agricoles importés a achevé la disparition des vielles légendes.

- Oh Jean je vous en prie ! Emmenez-moi dans ce grenier où est apparue la Dame Blanche !

- Bien Allycia, mais je vous préviens, si vous faites des cauchemars cette nuit ne vous en prenez qu’à vous même ! Et je ne viendrai pas vous tenir la main …

- Ne craignez rien Jean, je suis une grande fille maintenant ! Dit-elle en souriant.
Jean traversa la cour déjà plongée dans l’obscurité.

- Attention aux marches Allycia ! L’escalier du grenier est raide et les marches en sont très étroites. Passez devant, comme cela je vous rattraperais si vous trébuchez.

La jeune femme s’engagea dans l’escalier. Jean la suivait, les yeux au niveau de ses jambes tant la pente était raide.
De manière tout à fait incongrue, cette situation évoqua chez lui un souvenir vieux d’une bonne cinquantaine d’années. Il y avait cette jeune infirmière… comment s’appelait-elle ? Véronique, c’est cela ! Après une cour rapide, le jeune et beau docteur qu’il était à l’époque n’avait eu aucun mal à la séduire. Elle habitait une chambre de bonne dans le 17ème arrondissement. C’est à cette occasion que Jean avait cru comprendre ce que signifiait l’expression populaire "monter au septième ciel" ! (Il ignorait alors que c’était le royaume des Séraphins et des Archanges).Véronique avait gardé sa jupe d’infirmière, assez courte, et, pendant tout le temps que dura l’ascension, Jean eut le spectacle des jambes de Véronique s’agitant devant lui comme des gourmandises qui lui étaient destinées. Naturellement consciente de l’effet qu’elle devait produire sur le jeune docteur qui la suivait, celle-ci accentuait malicieusement le mouvement de ces hanches. Lorsqu’ils pénétrèrent dans la petite chambre qui allait abriter leurs amours, il n’y eut pas besoin de longs préliminaires: Jean et Véronique étaient tout à fait prêts!

Jean repris rapidement ses esprits et dit à Allycia de baisser la tête pour éviter de se cogner à la poutre principale de la charpente.
A l’étage il y avait un grenier aménagé où s’entassaient des meubles qui n’avaient pas trouvé place dans l’habitation principale. Ces meubles, abandonnés, délaissés mais chargés d’histoire, donnaient mauvaise conscience à Jean : celle de les avoir condamnés à un exil dans un lieu où ils avaient perdu toute la fierté qu’ils avaient lorsqu’ils trônaient dans les salons provinciaux des parents de sa femme.

Arrivés dans la pièce dans laquelle, selon la légende, la Dame Blanche était apparue, Jean et Allycia s’arrêtèrent. Lui avait le cœur qui battait un peu vite. Il ne savait pas si c’était du aux escaliers, aux jambes d’Allycia se balançant devant lui pendant la montée ou au souvenir de celles de Véronique. Probablement à un peu des trois …

Allycia écouta en silence, elle semblait, après s’être recueillie, respirer littéralement l’atmosphère de la pièce. Le vieil escalier, libéré du poids de leurs corps, émis un brusque craquement qui les fit sursauter. Content que cet évènement rompe le silence qui s’était installé entre eux, Jean, désireux de détendre l’atmosphère, déclama sur le ton de celui qui s’adresse à la cantonade :

- En vérité, Mesdames et Messieurs je vous le dis, ce que vous venez d’entendre, ce n’est pas l’appel de la Dame Blanche ou celui d’une âme en peine, c’est tout simplement le bois de l’escalier qui se détend!

Il mimait ce faisant les gestes d’un présentateur de foire, l’une de ses mains désignant le coupable escalier, l’autre levant un chapeau imaginaire pour saluer la foule.
Puis, reprenant un ton plus sérieux ;

- Lorsque je prêtais cette chambre où nous nous trouvons à des amis de passage ou à mes petits enfants, je les retrouvais le lendemain avec des cernes sous les yeux et ils me racontaient la mauvaise nuit qu’ils avaient passée à guetter les bruits de la nuit.
Moi-même j’ai souvent entendu ces bruits étranges, J’ai pensé que les âmes des anciens propriétaires de ces vieux meubles se plaignaient d’avoir été confinées dans cet humide grenier et qu’il manifestaient leur mécontentement par ces craquements.

-Vous ne devriez pas plaisanter avec cela Jean. Allons retrouver votre femme, elle doit commencer à s’impatienter.

Marie avait dressé la grande table de ferme en bois massif qui occupait un coin de l’immense cuisine. Les poutres du plafond étaient vermoulues mais leur taille imposante rassurait quant à leur solidité. Sur l’une d’elles Jean fit remarquer à Allycia qu’il restait la trace d’un ancien nid d’hirondelles datant d’une époque pas si lointaine où la cuisine n’était qu’une grange de ferme. Le repas léger - une soupe paysanne, du fromage et des fruits - fut vite expédié et ils se retrouvèrent de nouveau dans la grande salle devant la cheminée.

Allycia accepta une tasse de café et demanda la permission de fumer. Jean l’observait. Elle fumait comme quelqu’un qui en a l’habitude, inhalant la fumée, gardant souvent sa cigarette à la bouche sans l’aide de ses mains. La fumée, s’échappant du bout incandescent, remontait alors le long de sa joue en volutes paresseuses et venait agacer son œil gauche qui se plissait, pendant que le coin de sa bouche remontait en une sorte de rictus. Jean notait tous ces détails et s’étonnait que cette femme puisse captiver son attention au point que ses gestes se gravent dans sa mémoire comme des reliques précieuses. En même temps tous ces détails : rictus, cigarette, geste de la main pour remonter une mèche de cheveux, la rendait plus humaine, plus naturelle tant elle lui avait paru jusqu’alors quelque peu… surnaturelle !

Le lendemain le temps avait tourné à la pluie. Les lourds nuages gris venus de l’ouest déversaient une pluie fine et persistante. Le cœur de Jean était à l’unisson des conditions météorologiques. Cette nuit il avait eu du mal à dormir. Il songeait à ce poème d’Edgar Poe, traduit par Baudelaire. Le sinistre corbeau qui y déclame régulièrement « Nevermore » à la fin de chaque strophe s’était mué en Dame Blanche et la Lénore du poème avait les traits séduisants d’Allycia. Il se souvenait particulièrement de celle où Poe s’inquiète de savoir si, dans l’au-delà qui l’attend bientôt, il retrouvera sa bien-aimée.

 

«Prophète! - dis-je, - être de malheur! Oiseau ou démon!
Toujours prophète! Par ce ciel tendu sur nos têtes, par
Ce Dieu que tous deux nous adorons, dis à cette âme
Chargée de douleur si, dans le Paradis lointain, elle
Pourra embrasser une fille sainte que les anges nomment
Allycia, embrasser une précieuse et rayonnante fille que
Les anges nomment Allycia.»
La Dame Blanche dit : «Jamais Plus!»

 

Voilà encore une chose qu’il ne connaitrait plus sur cette Terre: la passion pour une femme, cette union totale des esprits et des corps qu’il avait connu avec Marie il y a si longtemps, tellement longtemps …

Marie et Allycia échangèrent leurs adresses et numéros de téléphone. Au moment du baiser protocolaire Jean dérogea un peu aux usages français qui faisaient de cet acte un timide contact des joues. Il serra Allycia dans ses bras, à la manière de ces chaleureuses embrassades des peuples slaves. En réponse Allycia lui murmura cette invitation à l’oreille :

-Appelez-moi au numéro que j’ai laissé à votre femme …

Les jours suivant, les tâches routinières, au compte desquelles figuraient celles de l’exercice de la médecine, passaient très vite. Au contraire, les moments de réflexions solitaires, devant la cheminée éteinte, ou dans le silence des nuits d’insomnie, s’étiraient en une longue suite de pensées nostalgiques, ponctuées par le discret carillon de la vieille horloge qui résonnait comme un funeste compte à rebours.

Lorsqu’on sait qu’il vous reste peu de temps à vivre le rythme du temps se modifie.

Parmi les choses urgentes qui lui restaient à faire il y en avait une: revoir Allycia ! Les raisons en étaient encore un peu confuses dans sa tête. Au premier abord il pensa que c’était ce qu’on appelait communément « le démon de midi ».Dans son cas pensait-il avec une certaine autodérision amusée, vu son âge, on pouvait même parler de « démon de minuit » ! Attirance sexuelle donc ? Après réflexion il était convaincu que c’était un peu court comme explication.
Non, ce qui lui manquait, c’était l’amour véritable, celui qui comble la totalité de vos besoins physiques, intellectuels et spirituels. Or Allycia présentait à ses yeux les trois beautés qu’il avait toujours admirées chez une femme : celle de l’esprit, du corps et… de l’âme. Si les deux premières vertus étaient relativement courantes (il ne manquait pas de femmes belles et intelligentes) la dernière était plus rare car elle touchait au domaine vague et mystérieux du « métaphysique ». En y réfléchissant bien, c’est cette « aura » que possédait Allycia et c’est cela qui en faisait un être unique. Cette femme était familière d’un royaume auquel il allait bientôt appartenir et qui l’avait toujours fasciné: celui de la Mort.

Quelques jours après il se décida à l’appeler. C’était une nuit ordinaire et paisible. Sa femme était couchée, lisant un peu avant de s’endormir. Après 45 ans de vie commune ils dormaient toujours dans le même lit mais leurs corps y voisinaient seulement, en une sorte de « coexistence apaisée ». Les heures de sommeil lui semblaient maintenant du temps gaspillé et il en retardait au maximum le moment d’y succomber. Il était assis dans la pénombre du salon, devant les cendres du feu qu’Allycia avait allumé et qu’il n’avait plus ranimé pour que son souvenir en reste intact. Il avait un peu bu. Cela l’aidait et lui avait donné le courage de composer le numéro de téléphone.

-Allycia ?

-Bonjour Jean. Comment vous sentez-vous ?

-Vous inversez les rôles ! C’est moi le médecin ! Comment va votre tête ?

-Oh, c’est complètement terminé. Mais vous ne m’appelez pas pour cela non ? Rappelez-vous notre conversation dans le jardin, avant que la chouette ne nous interrompe…

-Oui je sais que vous avez compris ce qui m’arrive. Réflexe professionnel je présume ? On me donne un an à vivre, alors …

Jean cherchait ses mots. Les conventions bridaient ses mots, malgré la légère euphorie produite par le whisky.

-Je vous écoute Jean…

-Oui je me rappelle, et même, depuis, je suis complètement obsédé par cela. Vous …,vous m’avez dit : « je serai là» Eh bien, oui, j’ai besoin de vous !

Voilà ! Il avait osé. Il s’était jeté à l’eau.

Allycia avait une voix grave, au timbre légèrement voilé et sensuel.

-Quand voulez-vous que nous nous rencontrions ?

-Si je n’écoutais que mon cœur je vous dirais « tout de suite », mais disons …la semaine prochaine ?

-D’accord. Mardi après-midi, ça ira ?

-Parfait. Oh… je ne sais pas si vous aviez pensé à quelque chose de précis pour ce jour là, mais voilà ce qui me ferait plaisir : cela va vous paraître un peu puéril mais voyez-vous, ce qui me manque le plus à la campagne c’est de pouvoir sortir, de marcher au hasard dans les rues, comme je le faisais à Paris dans ma jeunesse, m’arrêter dans un café, aller au cinéma… Cela, c’est l’image de ma jeunesse insouciante. Elle a été trop courte, tuée rapidement par le Devoir, le Travail, la Société…Tout cela me manque cruellement maintenant qu’il est l’heure de partir. Ensuite je vous emmènerai au restaurant. Les gens qui nous verrons serons envieux de me voir en si belle compagnie.

-Entendu, Jean. Je vois ce que vous attendez de moi. J’habite dans le 13ème. Vous connaissez le centre commercial Galaxie ? Retrouvons nous sur le parvis à 17 heures. Il y a un bon film au Gaumont : « la chambre des officiers », vous connaissez ? C’est un peu triste, mais ça parle un peu de mon domaine …On verra ensuite pour le restaurant

-D’accord. C’est parfait, à mardi.


 

-Hahasiah ?

-Oui Maître ?

-Tu as fait du bon travail jusqu’à présent, mais le plus dur reste à faire. Rappelles-toi ce qui ne doit surtout pas se produire : la fin misérable dans ces pauvres services hospitaliers que ton avatar terrestre continue à fréquenter. Je veux une fin digne pour cet homme qui a eu une vie exemplaire !

-Comptez sur moi ! Il ne verra pas se lever le soleil mercredi …


Mardi, Jean était arrivé en fin de matinée à Paris, à la Gare du Nord. Il avait retenu une chambre à l’Hôtel du Départ, à deux pas de la gare. Pour passer le temps qui lui restait avant son rendez-vous avec Allycia, il déambulait dans les rues avoisinantes, respirant l’atmosphère de Paris, sa pollution perceptible à ses poumons de campagnard, son bruit de fond, ses habitants qui semblent toujours avoir un train à prendre en urgence !
Toutes les gares parisiennes ont une personnalité qui leur est propre et unique.
Pour Jean, celle de Lyon sentait les vacances, la Méditerranée, les grandes destinations de l’Orient-Express : Venise, les Balkans, la Turquie…
Avec Austerlitz c’était l’accent du midi, de l’Espagne et du pays basque qui chantait à ses oreilles.

Pour celles du Nord et de l’Est, Jean ne pouvait pas se débarrasser des images de souffrances et de mort qui y étaient associées. De là, des hommes étaient partis, le cœur gros et les larmes au bord des yeux malgré les rires de façade (« on les aura ! ») vers ces fronts boueux de Picardie où la mitraille et les bombes allaient les faucher. Des femmes, des mères avaient pleuré en accompagnant ces morts en sursis. Combien étaient revenus estropiés ou défigurés? On les appelait autrefois « les gueules cassées ». De ceux-là, les gens détournaient le regard, pas seulement parce qu’ils étaient repoussants mais parce que la société ne pouvait plus supporter la honte de les avoir abandonnés. Souvent, à la nuit tombée, quand les brumes venues du Nord envahissaient Paris, l’éclairage des réverbères jouaient avec les imaginations et, de la passerelle qui enjambait les voies, on croyait voir la fumée des machines à vapeur de jadis. Cet homme en béret, là, au détour d’une rue, n’était-ce pas Robert Desnos, débarqué de Compiègne, récitant ces vers pour son aimée ?

 

« J’ai tant
rêvé de toi, tant marché,
parlé, couché avec
ton fantôme qu’il ne me
reste plus peut-être, et
pourtant, qu’à être fantôme
parmi les fantômes et plus
ombre cent fois que
l’ombre qui se
promène et se
promènera
allégrement
sur le cadran
solaire de ta vie. »

 

A 17 heures, après avoir pris le métro, Jean débouchait sur la place d’Italie.
Un vendeur à la sauvette, à la sortie du côté du boulevard Blanqui vantait, de sa voix éraillée et mécanique de robot, la qualité de ses bouquets de roses. Le parvis du centre commercial était plein d’une foule bigarrée de gens qui s’étaient donné rendez-vous et d’autres qui s’engouffraient en hâte dans le ventre de l’immense nef de verre fumé.

Il la vit le premier, silhouette sombre se détachant sur les parois vitrées des façades. En s’approchant il se rendit compte que sa beauté était encore plus grande que lorsqu’il l’avait vue pour la première fois. Il pensa, sans trop savoir pourquoi : « elle a la beauté d’un ange » ! Elle était habillée d’un long manteau couleur marron avec des ourlets de fourrure et une toque assortie qui recouvrait un sage chignon à l’ancienne. Elle était maquillée, mais avec la discrétion qui convient aux blondes : lèvres roses pâles, ses pommettes hautes à peine colorées, les paupières légèrement bleutées. Elle lui rappelait l’héroïne de « Vertigo », la troublante Kim Novak, mystérieuse et double, ange et démon à la fois et dont la dualité suscitait plus le « vertige » que la maladie du héros. Lorsqu’elle l’aperçut c’est elle qui s’avança vers lui les bras ouverts, l’invitant ainsi à renouveler leur dernière accolade.

-Vous êtes éblouissante !

-« Merci. Il était temps que vous arriviez, j’ai subi je ne sais combien de tentatives d’enlèvements ! » Dit-elle en riant. « Allons voir ce film. »

La salle du cinéma était immense, différente de ces petites salles qui sont devenues habituelles. Jean choisit une place assez près de l’écran. Il justifia son choix :

-Je n’aime pas voir les bords de l’écran, cela me rappelle trop la télévision. Au contraire, d’ici j’ai l’impression d’être immergé dans la scène.

-Comme vous voulez Jean. Aujourd’hui, c’est vous qui êtes le maître…dit elle avec un sourire complice et enjôleur, dans lequel il ne voulut pas voir une invitation.

Pendant le film ils furent absorbés par l’histoire émouvante de ces blessés de la Grande Guerre à qui on avait retiré tous les miroirs afin de leur épargner la vue de leur propre image. Une ou deux fois Jean regarda Allycia. Etait-ce une illusion ou ce qui brillait dans ses yeux était une larme ? Les anges sont ils capables de pleurer ?

Dehors, la nuit était tombée. Une petite ondée avait mouillé le sol qui renvoyait multipliées à l’infini les lumières de la place d’Italie.
Jean connaissait un petit restaurant thaïlandais, un peu plus loin sur le boulevard Blanqui, juste avant le métro Corvisart. Il y était allé souvent avec sa femme, du temps où ils habitaient Paris. Le patron, un sympathique et souriant thaïlandais, les accueillait toujours par un: « Bonsoir les amoureux ! » qui n’avait pas varié au cours du temps.
Il reconnu Jean et se fendit une nouvelle fois de sa phrase d’accueil, faisant fi de la différence d’âge manifeste entre les « amoureux ».
La salle n’avait pas changé. De grandes peintures du genre « chromos » décoraient les murs avec un mauvais goût constant et s’efforçaient d’apporter leur note de couleur locale. Les nouvelles règles sur les espaces fumeurs (Jean savait que cela plairait à Allycia de pouvoir fumer en prenant son café) leur imposèrent une place en façade, dans une partie de la vitrine où était installée une seule table. Cela les isolait entièrement du reste du restaurant mais vus du boulevard ils devaient ressembler à quelques poissons dans un aquarium.
Jean conseilla Allycia dans le choix du menu mais elle semblait en connaître déjà tous les mystères.

-Comment avez-vous présenté cette escapade parisienne à votre femme ?

-Elle croit que j’assiste à une conférence médicale. Elle ne m’attend pas avant demain soir. J’ai réservé une chambre dans un hôtel, près de la gare du Nord.

-Bien. Il est inutile que votre femme soit au courant. Ce sera notre secret !

-Allycia, j’ai l’impression de vivre un rêve. Je ne sais pas ce qui m’attire en vous, en dehors de votre beauté je veux dire. Je vous connais à peine !

-Le cœur des hommes est compliqué. Pourquoi vouloir tout expliquer ? Il y a quelquefois entre les êtres des attirances que la raison ne peut expliquer. Pascal, ce génie qui voulait tout expliquer, même Dieu, n’a-t-il pas dit : « le cœur a ses raisons, que la raison ignore » ?

Au moment du café, Allycia alluma une cigarette. Il revit ses gestes précis de fumeuse, l’éclat de la flamme du briquet illuminant son visage, sa première inhalation, profonde, les narines légèrement pincées. Cette fois il pouvait l’examiner de face sans dissimuler le plaisir qu’il avait de la regarder.
Consciente de cette admiration, Allycia souriait. C’est elle qui avança sa main par-dessus la table et vint se saisir de celle de Jean, semblant sceller par ce geste la confirmation de l’affection qu’elle lui portait.

Une fois dehors Jean ne se résignait pas à quitter Allycia. Il avait la gorge nouée par l’angoisse, comme un jeune homme à son premier rendez-vous amoureux. Là encore ce fut elle qui prit l’initiative, utilisant un air enjoué et amusé de jeune femme avertie des choses de la vie:

-Vous ne m’invitez pas à prendre un verre chez vous ? C’est pourtant ce qui se fait d’habitude au point où nous en sommes ?

-J’en serais le plus heureux des hommes !

-Eh bien en route alors ? Montrez-moi le petit nid d’amour que vous nous avez réservé !

 


 

L’enseigne lumineuse de l’Hôtel du Départ avait besoin d’une bonne rénovation. Les lettres lumineuses au néon rouge ensanglantaient régulièrement les pavés de la petite rue, à l’exception du dernier « T » qui tremblotait de manière complètement imprévue.
La chambre était située au 4émé étage et ils prirent un vieil ascenseur à la cabine en bois dont les parois étaient couvertes de graffitis et de numéros de téléphone.

Arrivés dans la chambre, ils constatèrent que la fenêtre de la chambre arrivait juste au niveau de l’enseigne lumineuse. Allycia, après s’être débarrassée de son manteau, s’avança vers cette fenêtre, sa figure illuminée périodiquement par les éclats du néon, et elle tira les rideaux.
Dans la semi-obscurité il vit Allycia s’approcher de lui à pas lents, sa silhouette se découpant en ombre chinoise dans la clarté qui filtrait à travers les rideaux. Il lui sembla tout à coup qu’il assistait ou participait à quelque cérémonie.

La lueur rouge de l’enseigne, atténuée par les rideaux, faisait maintenant de cette chambre un cocon semblable à l’utérus maternel.
Il entendit le bruit que fit sa robe en tombant sur le sol, puis sentit les mains d’Allycia se poser sur lui.

Allongé sur le dos, la tête d’Allycia reposant sur sa poitrine, Jean reprenait lentement ses esprits.

-Je voudrais que cet instant ne finisse jamais …

Allycia releva sa tête. Son sourire était un peu triste.

-Ton vœu va être exhaussé, mon amour. Sais-tu qui je suis ?

-Tu es mon ange ?

-Tu ne crois pas si bien dire… Te souviens-tu du 7ème ciel ? Pas celui que tu avais en tête quand tu regardais mes jambes dans cet escalier à Dommiers, non, le vrai… Tu t’étonnes que j’aie eu connaissance de tes pensées ? Ah…mortels, il y a bien des choses inconnues pour vous…
Je suis Hahasiah, Ange du 7ème ciel, celui qui se situe juste en dessous du niveau de Dieu. Je suis l’Ange de la Miséricorde. Ma tâche est d’aider les hommes à franchir l’espace entre la vie et la mort.
Je suis connue sous diverses formes. Les grecs m’appelaient le « passeur ». La légende voulait que j’exige un droit de passage. C’est la raison pour laquelle on a longtemps placé une pièce de monnaie dans la bouche des morts.
D’habitude mes avatars terrestres s’occupent de ces choses-là, mais toi tu as été distingué, car ta vie a été jugée exemplaire. Tu as toi-même aidé de nombreux malades à mourir dignement, tu as vécu honnêtement et jamais trompé ta femme. Non, moi ça ne compte pas, tu ne pouvais pas me résister. J’étais celle qui devait accomplir ton sacrifice.
Tu souhaitais ne pas connaître la déchéance de la maladie ? Qu’il en soit ainsi…

Jean sentit à nouveau les mains d’Allycia parcourir son corps.

Il avait toujours pensé que l’expression « mourir d’amour » était juste bonne à figurer dans les chansons ou les romans à l’eau de rose. L’extase dans lequel il se sentit plonger lui montra qu’il avait tort…


 

La femme de chambre de l’hôtel découvrit Jean le mercredi matin. Les draps avaient été rejetés sur le sol. Il gisait sur le dos, jambes et bras écartés dans une offrande ultime de son corps. La rétine de ses yeux gardait-elle encore l’image d’Allycia ou était il déjà avec Hahasiah parmi les anges du 7ème ciel ?

Le médecin légiste conclut à une crise cardiaque. Marie fut prévenue dans l’après-midi. Elle ne sut jamais que Jean avait été condamné par la médecine ni comment la sentence avait été exécutée …


Dommiers, le 4 janvier 2006

 

HAHASIAH

Selon la Kabbale : C’est l’un des 72 anges.

Elle fait partie des PRINCIPAUTES (un ordre élevé dans la hiérarchie) placés sous la tutelle de Haniel (Daniel)

La Tradition attribue aux Anges de cette Hiérarchie la fonction de stimuler l’AMOUR, et de nous inciter à créer des liens amoureux dans le respect, la confiance et l’engagement mutuel.
Ils nous incitent également à rechercher la BEAUTÉ, l’esthétisme et l’harmonie en toute chose.
Ce sont les Anges gardiens de toutes les grandes communautés, telles que les villes et les nations ainsi que des créations humaines récentes comme les sociétés multinationales. Aujourd’hui, pour être plus précis, on devrait les désigner comme les Anges unificateurs. Un grand nombre d’entre eux se trouvent intimement liés à notre planète.
Ils sont en relation avec les 7 Chakras du corps humain.

En ce qui concerne plus particulièrement HAHASIAH :

C’est « le signe de la Miséricorde »

Les mots clés qui la caractérisent sont :

Service, amour, plénitude
Le Père
Amour éternel
L’Homme dieu
La force de la spiritualité
Le Service au service

8 commentaires »

  1. effrayant

    Commentaire par benhammouda — 24/12/2006 @ 14:06

  2. c beaucoup trop long et je ne comprend pas

    Commentaire par benzidane — 30/04/2007 @ 21:12

  3. oui, je crois que c’est difficile de lire une nouvelle à l’écran. Si on est intéressé il vaut mieux imprimer et lire sur papier. Peut être aussi dans notre monde de “fast food”, de “clips” et de “zapping” la lecture est condamnée à brève échéance ?

    Commentaire par Nono — 02/05/2007 @ 9:25

  4. sa vo pas la pene de lire ses trop long

    Commentaire par 3 — 21/05/2007 @ 16:20

  5. racourci le texe je comprend rien du tout

    Commentaire par 4 — 21/05/2007 @ 16:23

  6. la dame blanche elle met meme pas sont nimero de telehone moi jer anvire de lui telehone moi a la dame blanche si elle set sisite ilvous lui telehonet alore set sa voila

    Commentaire par audrey — 28/08/2007 @ 16:17

  7. la dame blanche.

    Commentaire par Anonyme — 22/03/2008 @ 10:42

  8. ke hfzjehbgfjdsnkjCommentaire par TESTELIN — 07/05/2008 @ 8:26

Fil RSS des commentaires pour cet article. URI de Trackback

Laissez un commentaire

Les paragraphes et retours à la ligne sont automatiques. Les e-mails sont masqués. HTML autorisé : <a href="" title="" target="" class=""> <b> <blockquote> <br> <code> <em> <i> <li> <p> <strike> <strong> <sub> <sup> <u> <ul>


Powered by WordPress